Lettre   Joyeuse fête !

╔༺༻═════════════╗

╚═════════════༺༻╝

❝ Je ne sais pas par où commencer cette lettre. Moi qui à tant de choses à dire, je ne trouve pas les mots... Je pense que je vais simplement écrire ce que je pense sans me prendre la tête. Cette lettre n'aura aucun sens, je le sens...

Déjà... Joyeuse fête! J'ai hésité beaucoup de temps avant de me lancer et de l'écrire, enfin la réécrire. Ce que je demande, c'est de la prendre au sérieux.

On s'attend sans doute à une lettre mignonne, écrivant tout le bonheur et l'amour que je ressens et que j'ai pour vous. Pourtant, c'est le contraire.
Je m'excuse des faux espoirs, et je vous prie de ne pas arrêter la lecture maintenant.

Ma chère famille, et surtout toi maman, j'ai mal. Non, pas un mal comme quand on tombe, un mal à l'intérieur, un plus profond. J'ai ce sentiment de bien-être et d'être heureuse que je laisse paraître. Mais il est qu'illusion, il n'est pas réel. Je le sais. J'essaie encore et encore de persuader le monde et moi-même que tout va mieux, que c'est rien du tout et que ce n'est pas important. J'avance toujours la tête haute, le sourire aux lèvres et ma tête remplie de rêves. Mais derrière ce masque imitant un sourire pseudo parfait, vous vous êtes jamais demandé s'il n’y a pas un peu de tristesse?

Quand j'ai les yeux humides, j'attends d'être seule, le soir, dans la nuit, et je laisse partir mes émotions. Je me suis souvent endormi tard car mon cerveau pensait toujours à ce genre de choses. Je suis là, caché dans le noir, de tous les regards, à quelques mètres de vous. Je laisse mon mal couler le long de mes joues... Je laisse mon esprit s'aventurer, se vider et retrouver sa deuxième vie dans ces mondes fictifs. Ha... Ces mondes que tout le monde critique dans notre famille de fous... Bah moi je m'y sens bien. Mieux que chez nous en tout cas. C'est dingue non? Se sentir mieux ailleurs que chez soi.

Pourquoi croyez-vous que je reste autant enfermée sur mon téléphone à lire ou autres? C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour m'échapper du monde autour de moi. Je le vois de plus en plus noir, inintéressant, le monde extérieur. Enlevez-moi mon téléphone, c'est comme me couper le souffle, m'étrangler. C'est étrange, c'est qu'un téléphone, mais ma raison de vivre. J'ai tout dessus, même une deuxième famille que j'aime plus que la vraie. Ils ne me jugent pas, ils ne se moquent pas, ils m'aiment simplement avec mes défauts. Ils m'aiment simplement contrairement aux hypocrites constituants presque la totalité de notre famille. Chez nous, je dois les cacher, être ce qu'on veut que je sois, jouer. C'est l'image qu'on veut voir de moi. Je ne veux pas. J'en ai marre.

Vous critiquez mes amis, surtout toi, hein maman? Pourtant oui, je le dis, ils sont mieux que n'importe qui ici. Eux ont des valeurs, eux restent pas enfermés dans les clichés, EUX critique pas pour que dalle sans comprendre l'histoire. Être avec eux c'est me laisser respirer. Me faire sentir un peu normale, moi qui à l'intime conviction que je ne suis pas une humaine comme les autres. Quand je demande un avis, on me le donne avec sincérité. Bizarrement la plupart du temps c'est bien, que ce soit mes écrits, mes montages ou quand je chante. Je ne sais pas comment prendre votre avis. Est-ce honnête ou pas? Une blague ou la vérité?

J'en suis venue à détester le monde, notre famille, l'être humain et moi-même. Je vais vous faire une confession. La première année qu'on a passée sur cette place pourrie, pour moi c'était la pire... Je déteste profondément cette place et si je peux, jamais de ma vie j'y remettrais les pieds. Ça nous apporte que des emmerdes, même s'ils nous ont accueillis si "chaleureusement"... Quelle blague. Au début ils ont été gentils, mais après ça nous accuse de tout et n'importe quoi. Ça nous parle sur le dos et j'en passe. Hypocrite.

C'est à ce moment-là, la première année, que tout s'est accumulé. Quel mauvais timing, mauvais karma. Après tout, je le mérite. C'est ce que je pense. Je mérite d'avoir vécu ça, j'étais trop conne avant, trop mauvaise et indigne d'être sur Terre. Après tout c'est mieux comme ça. Je préfère vivre cette vie moi plutôt que quelqu'un d'autre d'innocent, de vraiment innocent.

Faiblesse? Peur? Les deux je pense. Je ne suis pas comme vous, je ne suis pas forte. Je suis faible, je me cache, je suis pleurnicharde et tellement d'autres insultes qui peuvent me correspondre. Quand on m'insulte, je ne dis rien, je sais que c'est la vérité alors je n'ai pas à répliquer. C'est une des nombreuses raisons pour lesquelles je ne me sens pas à ma place dans ma propre famille. M'avez-vous adopté? Plus j'y pense, plus je trouve que c'est vrai. Je vous ressemble en aucun point.

Bref, je sais, je ne suis pas la seule à souffrir dans le monde, dans notre famille qui a traversé les "mêmes" choses. D'ailleurs cette lettre est particulièrement égoïste et je m'en veux. Trêve de blabla, car sinon ça ressemblera plus à une lettre de confession, pas de confession d'amour malheureusement.

Je vais vous donner les détails après; la tristesse, les trahisons, la colère, la solitude, le harcèlement psychologique, la pression, l'angoisse, les insomnies, les critiques, les regards, le complexe d'infériorité et mon estime de moi qui est descendu en flèche. Voilà, presque toutes les raisons. Je vais vous les expliquer étape par étape de la façon que je fais pour mes personnages, car écris comme ça on comprend pas.

La tristesse. Tout le monde la ressens, ça je sais, pas la peine de me jeter tout de suite vos tomates, gardez les pour plus tard. On en ressent une intense ou une petite passagère. Je pense que moi j'en ai ressenti une intense, sans vouloir écrire ça pour recevoir de la pitié. Au fait, n'ayez pas pitié, car j'en veux pas. J'ai très bien vécu sans pendant 4 ans.

Je sais, je sais... Comme dit plus tôt, je ne suis pas la seule à avoir souffert dans ce monde de brute. Mais pour une fois, j'aimerais l'être, laissez-moi être égoïste. Même si je le suis tout le temps quand j'y pense.

J'ai cette tristesse d'être rien à vos yeux, que même nos chiens sont des rois à côté de moi. Ça me fait mal de savoir qu'on se venge de vous à travers moi. Je l'ai mérité à vos yeux, je le sais, ça se vo-❠

Elle est arrivée à la fin de la lettre, qui ressemble fortement à une lettre de suicide. Cette lettre, découverte au fond de la poubelle, déchirée en morceaux dont elle n'a retrouvé que la moitié, voire seulement une infime partie recollée à l'aide de scotch. Ses larmes salées ont coulé toute seule à la lecture de celle-ci, sur le papier sale et froissé. Elle était destinée pour elle, à la fête des mères qui est passée depuis déjà des mois. Sa fille à travers ces lignes lui transmet son malheur. Depuis quand elle l'a écrit? Elle a continué de souffrir depuis tout ce temps? De quoi? Elle a expliqué une grande partie dans ce quart de papier. Qu'est-ce qu'il y a d'autres? Elle a été une mauvaise mère. Elle a bâclé son rôle de protectrice et confidente. Elle a laissé sa fille vivre ça seule, s'enfermer. Elle n'a rien vu et a continué de l'engueuler pour rien et de passer ses nerfs sur elle quand elle a été à bout. Elle se souvient de cette baffe qu'elle lui a mise, dans ce parc la nuit. Ça a été sa première gifle depuis longtemps. Sa fille a juste été prise d'un mal de tête, encore plus avec la musique que sa pseudo amie alcoolique avait mit. Comme son amie avait beaucoup bu, elle avait dit des choses qui l'avait énervée, et après sous la colère, elle a collé une baffe à sa fille, prétendant que c'est de sa faute. Maintenant qu'elle y pense, ce maux de tête a été une excuse. Elle n'a pas pleuré à cause de son mal de tête, mais à cause de ses souvenirs de ses malheurs. Comment elle a pu être si ignorante? Naïve de croire que ça va bien à travers son sourire? Elle s'en veut. Elle veut tout réparer, reconstruire cette relation brisée qu'elle entretien avec sa seule fille. Elle aurait dû prendre soin de son unique émeraude, elle qui a une sorte de sixième sens, celle qui ressent les problèmes. Même pas foutu de détecter ceux de son enfant.

« Le temps peut être notre allié comme notre ennemi. Tout peut se réparer comme se détruire aussi vite. »

♪•*¨*•.¸¸♪•*¨*•.¸¸♪•*¨*•.¸¸♪

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top